Ce regard qui transforme, tu l’as !
Le regard qui transforme ? C’est celui qui voit les choses les plus communes comme si elles étaient les plus rares, c’est considérer les choses les plus grandioses – campagnes étendues somnolentes , hêtraies automnales, toits de Paris sous la grisaille, tours éclairées des grandes villes – comme de jolies cartes à découper.
Le regard qui transforme ? C’est être là quand la flamme de la bougie donne vie à l’objet, quand le rayon solaire frappe le mur et anime le grain de la brique ou le filament de l’ardoise. Ombres et lumière, toujours.
C’est se tenir à l’affût du visible mais qu’en général, on ne voit pas . Parce que l’on pense à autre, chose, parce que l’on court derrière le temps, les activités quotidiennes et professionnelles .
Le regard qui transforme ? Ce n’est pas celui qui transperce, c’est celui qui s’arrête , quelques secondes parfois, il n’en faut pas plus ! … pour extraire de chaque chose la quintessence* .
Ce regard qui transforme ? Tu l’as, mais peut-être que tu ne le sais pas . Il s’amplifie, lentement, sûrement . Comme une nouvelle respiration .
* Merci Baudelaire