" Pavot bleu "

" Et la montagne eut raison d'eux "

" Le dernier fushia, détail "

" Plonge ! "

" L'imprudent "

" Jet lag "

C THIBAUT

 

Artiste Peintre Abstraction Lyrique

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éléments

I. Le carton de l’éphémère

Beaucoup me demandent : « Pourquoi le carton ? » Parce qu’à mes yeux, à mes mains, il est le plus accueillant. Je ne peins pas pour la postérité,
mais dans et pour l’instant où la vie me dit :

« Je suis là ».
Et tant pis si l’éphémère accompagne ma démarche. Cycles, renouvellement,

Chaque carton qui surgit est une re-naissance.

II. Le temps de la patience

Vient alors le temps de se retirer, laisser place. Huile et pigments entament leur lente progression, s’invitent dans une danse qui parfois me surprend mais toujours m’émerveille.

Mouvements, croisements, insinuations, ravines,
tout se forme dans une lente sarabande.
A la manière de l’entomologiste, je les regarde s’affairer et vivre . Littéralement.
Patience. Jeu. Rencontre avec la matière.

III. Le jeu de tous les possibles

Collecter des fragments d’espaces Plonger dans les abysses pour mieux revenir sur terre et y poser le regard.
Le peintre n’invente rien car la nature lui donne tout! 
Incessant et jubilatoire voyage !


S’en tenir à la surface des choses ou scruter l’infime détail, Cela n’a pas d’importance. Cela est !

IV. Pierres

Leur nom seul, invite au voyage :
Agate, onyx, jaspe, septaria, calcédoine, tourmaline, …

Un jour, Charles Meur, peintre graphiste, me fit découvrir l’étrange analogie entre mes cartons peints et les pierres. Celles que les Chinois, depuis des temps immémoriaux, appellent leurs « pierres de rêve. Quand ces pierres (bien réelles celles-là !) sont rompues et polies, elles offrent comme des modèles réduits et immortels d’êtres et de choses. Poètes et peintres identifient dans une pierre

« ouverte » une montagne, avec ses cimes et ses cascades, ses grottes, ses sentiers, ses abîmes. Dans les cristaux apparaissent des mousses, des herbes, des branches, une forêt, des paysages entiers. Ou encore les nuées d’un orage, les plumes du givre.

Ainsi, l’univers entier semble vivre au sein de ces roches et minéraux, et il peut être contenu dans la paume de la main, ce qui rend ces pierres si précieuses aux yeux des collectionneurs.

Ainsi, dans le grès, le quartz, l’opale, l’agate ou l’obsidienne,
Dans l’obscur ou l’éclat,
Surgit l’opulence des formes libres, minérales, végétales, humaines parfois.

Au fil du temps, cette analogie devint une évidence : les pierres, dans leur infinie diversité, dans leur époustouflante beauté, s’étaient imposées à moi.

Vivantes sous mes yeux par le biais des pigments. Et, à la manière de Monsieur Jourdain qui faisait de la prose sans le savoir, je les peignais et les peins encore et toujours. Sans relâche.

C THIBAUT

Artiste – Peintre – Abstraction lyrique

Sa première vie :

Licence en philologie romane à l’UCL 1982

Professeur à l’Institut Saint-Louis de Bruxelles depuis ce temps-là .

Elle y enseigne le Français bien sûr, sous bien des aspects, mais elle a eu le plaisir d’enseigner aussi l’Histoire de l’art et les Cultures étrangères .

Sa deuxième vie :

Artiste autodidacte depuis 30 ans. Elément déclencheur : un tout jeune fils, à l’époque, qui dessine et peint, une institutrice maternelle qui éveille les mioches à l’art et expose leurs oeuvres.

Sublimes simplicités. Art brut. Couleurs. Et une mère qui se dit :

« Et pourquoi pas moi ? »

L’aventure venait de commencer. Dessins, encres, aquarelles, clairs-obscurs sur sable et gesso, paysages ( classiques, si classiques … ), tout fut bon pour apprendre.

Au début des années 2000, elle choisit la peinture à l’huile, sur carton. Ce sera sa « peinture de jeu et d’urgence » qui, depuis, ne la quitte plus parce qu’aucune autre alliance ne lui donne autant de satisfaction.

Un peu plus tard, la photographie s’invite et l’incite à démultiplier son regard : les éclats photographiques naissent.

Elle fait sienne, tous les jours, cette phrase de Gaston Bachelard :

« C’est en se tenant assez longtemps à la surface irisée que nous comprendrons le prix de la profondeur. » L’eau et les rêves, 1942